Eglise Notre Dame de l'Assomption

Histoire
Description historique :
L’église initialement dédiée à saint Vallier est mentionnée pour la première fois en 1061, date à laquelle elle est donnée à l’abbaye de Lérins en même temps que la moitié des dîmes et trois manses situés dans la villa de Cavagne. Il ne reste que le clocher-tour de cette première église, qui remplissait sans doute la fonction d’église paroissiale pour l’ancien territoire de Cavagne. Dans la seconde moitié du XIIe siècle, d’après ce que montre l’analyse architecturale, l’édifice est profondément remanié : la nef est au moins partiellement reconstruite et une nouvelle abside (l’abside actuelle) est édifiée plus à l’est. D’autres modifications importantes, également lisibles dans les maçonneries, s’opèrent durant les XIIIe et XIVe siècles : la nef reçoit un couvrement en berceau brisé et s’étend désormais sur les trois dernières travées du vaisseau principal actuel. Ces phases de travaux interviennent parallèlement à la formation et au développement d’un castrum près de l’église à partir de la seconde moitié du XIIe siècle, la seigneurie de Saint-Vallier dépendant désormais de l’église cathédrale d’Antibes-Grasse. Durant l’époque moderne, l’église adopte la titulature Notre-Dame, conservant Saint-Vallier comme patron. En raison de l’accroissement de la population, l’édifice est agrandi une première fois entre 1547 et 1555 avec l’ajout d’un collatéral au sud, puis une seconde fois entre 1666 et 1667 avec un allongement de la nef jusqu’à la façade occidentale actuelle.

Architecture
Description architecturale :
L’édifice actuel présente une nef constituée d’un vaisseau principal prolongé à l’est par un chœur semi-circulaire, et d’un vaisseau secondaire au sud. Le vaisseau principal comporte cinq travées couvertes en berceau brisé. Le chœur est voûté en cul-de-four. Le vaisseau secondaire comprend trois travées, dont les deux dernières sont couvertes de voûtes d’arêtes. La communication entre les deux vaisseaux se fait sous trois arcs retombant sur des piliers cylindriques. La porte principale s’ouvre dans le mur-pignon occidental, dans l’axe du vaisseau principal. Une porte secondaire est percée dans le mur gouttereau sud du collatéral. Une haute baie, couverte en plein cintre, surmontée d’une petite baie cruciforme, s’ouvre dans la façade occidentale. Trois autres baies, couvertes en plein cintre, sont ménagées dans l’élévation sud du collatéral. Une baie à double ébrasement, aujourd’hui obturée, éclairait l’abside.
Un clocher-tour est accolé contre la nef, au nord. Il comporte quatre niveaux : un niveau de soubassement, aveugle, un deuxième niveau placé en retraite, éclairé du côté ouest par une baie étroite à simple ébrasement, couverte en plein cintre, et deux niveaux campanaires, dont seul le dernier est encore en usage. De grandes baies couvertes en plein cintre abritent aujourd’hui les cloches, mais les traces d’anciennes baies campanaires géminées sont visibles à chacun des deux niveaux.
L’abside est construite en moyen appareil assisé de pierres sommairement équarries. Le mur gouttereau nord de la nef est élevé en moyen appareil assisé de pierres sommairement dressées dans sa partie orientale, en maçonnerie de tout-venant dans sa partie occidentale. Le mur gouttereau sud et la façade occidentale sont construits en tout-venant. Les élévations du clocher-tour sont montées pour les deux premiers niveaux en petit appareil régulier de moellons de calcaire jurassique sommairement équarris, pour les deux derniers en moyen appareil assisé de pierres de calcaire marneux et de travertin. Des lésènes d’angle reliées entre elles par quatre arcs aveugles sont partiellement conservées sur ces deux derniers niveaux.
Source : C. Poteur